Après les récentes altercations entre différentes factions de militaire à Bouaké, des tirs ont été entendus à Yamoussoukro aux alentours du commissariat du 2e arrondissement. Le calme est de retour dans la capitale politique, mais cette énième escarmouche inquiète la population.
Tirs à Yamoussoukro, des douaniers au coeur de cette escarmouche
Dans la nuit de samedi à dimanche 28 janvier 2018, des tirs nourris ont éclaté dans la ville de Yamoussoukro (centre), plus précisément aux alentours du commissariat du 2e arrondissement. Selon nos informations, ces tirs nourris sont le résultat de querelles entre douaniers et des éléments de la brigade anti-racket. Ces deux forces de sécurité sont à couteau tiré suite à la mise sous séquestre d’un véhicule appartenant aux éléments de la Douane.
Des douaniers, aux dires de la police, étaient postés sur l’axe Yamoussoukro-Sinfra lorsqu’ils ont été surpris par la brigade anti-racket en patrouille dans cette zone. Pris de panique, ces soldats de l’économie ivoirienne se sont volatilisés dans la broussaille en abandonnant leur véhicule sur place. Quelques-uns d’entre eux ainsi que leur véhicule ont été saisis puis déportés au 2e arrondissement.
Les douaniers, n’ayant pas digéré cette interpellation de leurs frères d’armes, ont décidé de riposter. Ainsi, un groupe assiège le commissariat en tirant des coups de feu en l’air, libère par la suite leurs camarades et emporte de force la voiture mise sous scellé. Un renfort de police les prend en chasse et cinq d’entre eux sont arrêtés et mis en garde à vue.
Les altercations entre soldats deviennent de plus en plus récurrentes
Si le calme est revenu dans la capitale politique et administratif du pays, cette énième altercation entre soldats inquiète. Il faut dire que la population ivoirienne est effrayée par cette armée indigne qui trouble régulièrement sa quiétude et qui semble se faire justice elle-même.
Cette escarmouche intervient quelques semaines après l’attaque de Bouaké où des militaires armés provenant du 3e Bataillon ont investi la base du CCDO et mitraillé à tirs d’armes lourdes le camp. Ce jour-là, la Côte d’Ivoire est passée de peu à côté d’une guerre entre ses propres forces de sécurité.
Ce énième affrontement entre soldats à Yamoussoukro montre bien qu’il est temps de mettre de l’ordre au sein des troupes ivoiriennes afin d’éviter le pire : un conflit armé au sein de la grande muette.