Le Président Alassane Ouattara accorde beaucoup d’importance à la liberté de la presse. Il l’a affirmé hier jeudi lors de la présentation de ses vœux à la presse nationale et internationale, à Abidjan. Mais cette déclaration soulève d’autres limites dans le milieu de la presse en Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara accorde de l’importance à la liberté de la presse…
Le Chef de l’État Alassane Ouattara s’est adressé ce jeudi 25 janvier 2018, aux journalistes et hommes de médias. En effet, le Président n’a pas dérogé à cette tradition républicaine qui voudrait qu’un Chef d’État s’adresse à la presse en début d’année.
Cette cérémonie qui s’est déroulée au Palais de la République fut l’occasion pour Alassane Ouattara de saluer l’objectivité de la presse et des médias dans la couverture des nombreux événements qui se sont déroulés en Côte d’Ivoire durant l’année 2017.
Le Président ADO a affirmé que la « liberté et l’indépendance » des animateurs de ce secteur d’activité lui tiennent à cœur. « Votre liberté et votre indépendance me tiennent à cœur. La liberté d’expression est fondamentale pour toute démocratie. Mon rôle, conformément à notre Constitution, est de garantir en tout temps et en tout lieu, cette liberté », a-t-il déclaré.
Pour joindre l’acte à la parole, le président a décidé d’augmenter la subvention de l’État aux entreprises de presse. « J’ai autorisé le relèvement des ressources du Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP) qui sont passées, en 2017, de 595 millions de francs CFA à 1,4 milliard de francs CFA, soit une augmentation de plus de 135% », a-t-il fait savoir. Il faut dire que cette bonification est plutôt très généreuse en ces temps de vaches maigres.
Mais, certaines presses sont encore privées de liberté
Plusieurs journaux et organisations de défense des droits de la profession se réjouissent de cette décision. Toutefois, il convient de rappeler que plusieurs journalistes en Côte d’Ivoire sont menacés ou encore poursuivis pour leurs écrits jugés « incisifs » à l’égard du pouvoir d’Abidjan.
Des quotidiens de l’opposition sont régulièrement interdits de parutions, et ce, parfois pour des futilités. Le fils de l’ex-Président ivoirien, Michel Gbagbo et le propriétaire du média KOACI, Laurent Despas, sont toujours poursuivis par la Justice ivoirienne pour avoir « réaliser et divulguer une interview » soit-dosant mensongère.
Le puissant média régional de l’homme d’affaires breton avait laissé entendre qu’il y a des prisonniers politiques dans les prisons ivoiriennes, ce qui vient de lui valoir une condamnation à une amende de 10 000 000 FCFA. Les ministres Lida Kouassi Moïse et Assoa Adou, des politiciens, et certains officiers ivoiriens proches de Laurent Gbagbo, sont pourtant en prison pour des accusations peu évidentes à prouver.
Si la nouvelle décision d’Alassane Ouattara est à féliciter, l’opposition affirme qu’il y a encore du chemin à parcourir en ce qui concerne la liberté de la presse, car plusieurs organes de presses sont encore privés de liberté en Côte d’Ivoire.