La Cour d’assises d’Abidjan a prononcé une peine de 15 ans de prison contre Lida Kouassi et ses trois coaccusés militaires. Mais avant la décision des juges, l’ex-ministre de la Défense de Laurent Gbagbo avait déclaré qu’il n’accepterait pas de bénéficier d’une grâce présidentielle, des propos qui laissent croire qu’une telle issue était envisageable.
Lida Kouassi a-t-il eu vent d’une grâce présidentielle ?
Le verdict du procès de Lida Kouassi est désormais connu. L’ex-ministre de la Défense sous le régime de Laurent Gbagbo et ses trois coaccusés militaires ont été déclarés coupables pour un supposé « complot » visant à renverser Alassane Ouattara. Ils écopent d’une peine de 15 ans de prison.
Avant que la Cour ne délivre son verdict, la parole avait été donnée aux prévenus afin de s’exprimer pour la dernière fois sur cette affaire. L’ex-ministre d’État, ministre de la Défense, a alors saisi cette occasion pour écarter la possibilité de sa libération par grâce présidentielle.
Lida Kouassi a indiqué à la Cour qu’il n’accepterait jamais d’être libéré par grâce présidentielle s’il venait à être condamné. « Monsieur le Président, je voudrais vous dire ici, officiellement, si par extraordinaire je devais être condamné par cette cour. Que cette condamnation soit prononcée en âme et conscience. Telle qu’elle soit, je l’accepterais. Quand je l’aurai acceptée, je déclare ici solennellement que je n’accepterai jamais de sortir de prison par grâce présidentielle. Jamais. Je refuserais toute grâce présidentielle en ce qui me concerne, » a déclaré le cadre du FPI.
Ces propos tenus au prétoire laissent penser que ce spécialiste de la défense et de la sécurité a eu vent d’une future clémence de la part du chef de l’État, un homme à qui il ne souhaite visiblement rien devoir.
Il faut rappeler que le Président Alassane Ouattara avait accordé la grâce présidentielle à 4132 prisonniers en début d’année. Aussi, plusieurs personnalités l’ont invité à poser des actes allant dans le sens de la réconciliation. Ces derniers conseillaient au chef de l’État de s’impliquer afin d’obtenir la libération de ses adversaires politiques détenus sans réelles preuves pour soutenir les accusations portées contre eux. Une telle action aurait permis de détendre l’atmosphère politique dans le pays.
Les détenus pro-Gbagbo vont-ils bénéficier d’une mesure exceptionnelle de la part d’ Alassane Ouattara ? Il faut noter que le chef de l’État ivoirien avait pu être candidat lors de la présidentielle de 2010 suite à un décret « exceptionnel » pris par son prédécesseur Laurent Gbagbo. Alors qu’il était sous mandat d’arrêt international et disqualifié plusieurs fois à concourir aux élections en Côte d’Ivoire, l’actuel pensionnaire de la prison de La Haye avait fait abandonner toutes les charges instiguées contre lui par son allié d’aujourd’hui, M. Henri Konan Bédié, président de la Côte d’Ivoire quelques années auparavant.