Le dossier de Viols d’enfants en Centrafrique (RCA) vient de livrer son jugement. Les militaires français impliqués dans cette affaire ont été relaxés par la justice de leur pays. Pas du tout satisfaite par ce verdict, la partie civile elle ne désarme pas et envisage de faire appel.
Viols d’enfants en RCA, les militaires français acquittés
L’affaire de Viols d’enfants en Republique de Centrafrique date de 2013. À cette époque, la force Sangaris de l’armée française avait été déployée dans le pays alors en proie à une crise profonde. Les rebelles musulmans, les Séléka, et miliciens chrétiens, les anti-balaka se livraient des combats sans merci.
C’est dans ce chaos que des soldats français auraient abusé sexuellement de six garçons de 9 à 13 ans dans le camp de déplacés de l’aéroport M’Poko de Bangui. En échange, ils donnaient des rations de nourriture à ces supposées victimes.
Ce scandale de Viols d’enfants avait été mis en lumière par le quotidien britannique The Guardian, qui tirait sa source d’une note interne des Nations unies. Une enquête a été ouverte par la Justice en vue de trouver les auteurs de ces crimes. Toutefois, au cours de l’instruction judiciaire, de nombreuses anomalies ont été constatées. Face à des photos, un enfant avait reconnu son agresseur, mais il ne s’agissait pas d’un militaire français. Un autre avait avoué aussi avoir menti.
Au regard des incohérences matérielles et la variation des témoignages qui ne permettent pas d’établir des faits à l’encontre des militaires, la Cour a décidé de clore ce dossier de viols d’enfants.
De son côté, la partie civile estime que les autorités françaises veulent plutôt étouffer ce scandale de militaires français pédophiles. «C’est la manifestation d’un manque de considération pour les parties civiles et cela alimente le soupçon de vouloir en terminer au plus vite avec ce dossier», a indiqué Me Emmanuel Daoud, l’avocat de l’association ECPAT, une organisation de défense des droits de l’enfant.
Pour la partie civile, cette lutte contre l’exploitation sexuelle de ces enfants est loin de s’achever. « Il est vraisemblable que nous allons faire appel pour ne pas donner le sentiment, à celles et ceux qui se sont battus dès le départ, que l’affaire est terminée et que nous renoncerions à identifier les auteurs des infractions et à établir les responsabilités et les culpabilités », a ajouté Emmanuel Daoud.