Au Bénin, le retrait du droit de grève voté par les députés le 28 décembre dernier suscite plusieurs mouvements d’humeur dans divers secteurs d’activités. Ce lundi 8 janvier, ce sont les magistrats qui ont décidé de démarrer une grève générale de 5 jours pour réclamer l’abrogation de cette disposition.
Le retrait du droit de grève ne fait pas l’unanimité
Le 28 décembre, le Parlement béninois a voté une loi qui retire le droit de grève aux personnels du secteur de la santé, de la justice et de la sécurité, des domaines d’activités jugées « sensibles » par le gouvernement Patrice Talon. Ce dernier estime que les grèves dans ces professions ont de lourdes conséquences sur le bon fonctionnement du pays.
Cette décision qui avait pour objectif d’étouffer les mouvements d’humeurs semble au contraire les attiser en ce début d’année. Les syndicats hostiles à cette loi ont décidé de passer à une autre phase et d’intensifier leurs manifestations.
Ce lundi 8 janvier, ce sont les syndicats du secteur de la Justice qui ont décidé de passer à l’acte, ils ont lancé un mot d’ordre visant à paralyser l’administration judiciaire.« Tous les syndiqués de Syntrajab, Syntra-Justice, Unogec Bénin et Unp-Justice doivent observer un mouvement de grève de cinq jours sur cinq », a indiqué l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), dans un communiqué.
Un appel qui a reçu un écho favorable puisque de nombreux travailleurs des juridictions sont rentrés en grève ce jour. L’Unamab a aussi indiqué « que personne ne cède à aucune menace d’intimidation. Soyez sereins et observez scrupuleusement le mot d’ordre en cours».
Pour ne rien arranger, les personnels de santé ont eux aussi décidé de se mêler à la danse. Ils ont décidé à l’unanimité de démarrer une grève générale à partir du 15 janvier, selon leur porte-parole Adolphe Houssou.
Toutes ces manifestations présagent de nouvelles tensions au Bénin, pays très souvent cité comme étant un modèle de démocratie en Afrique. Depuis 1991, ce territoire ouest-africain a déjà connu quatre élections présidentielles et trois alternances au pouvoir sans interruption, en l’occurrence en 1991, 1996 et 2006.