Face aux appels incessants pour libérer les pro-Gbagbo emprisonnés à la suite de la crise postélectorale, Alassane Ouattara exhorte la justice à accélérer les procédures. C’était ce jeudi 4 janvier, lors de la cérémonie de présentation de voeux des chefs religieux au président de la République.
Le président Ouattara demande la célérité du procès des pro-Gbagbo
« Il n’y aura pas de réconciliation tant que les cadres de l’ancien régime sont encore en prison », martèlent les uns. « Pas de réconciliation sans justice », se justifient les autres. Voici deux positions diamétralement opposées qui alimentent la polémique sur les rives de la lagune Ébrié. Ainsi, dans les bars, les maquis, les gbakas (mini bus de transport en commun), dans les champs de cacao, dans les amphithéâtres, les bureaux, ou même à travers la presse locale, la situation des prisonniers pro-Gbagbo ne cesse de créer de vifs débats. Chacun prenant position selon ses accointances et ses sensibilités politiques.
La récente condamnation à 20 ans de prison du Pr Hubert Oulaye pour « complicité d’assassinat » avait créé une vague de réactions à travers le pays. L’éminent juriste Francis Wodié s’en était même offusqué et avait appelé le régime Ouattara à « tourner la page ». L’Observatoire ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH) avait également dénoncé certaines failles dans ce procès de l’ancien ministre de la Fonction publique sous Laurent Gbagbo.
Ces voix viennent, en effet, s’ajouter à celle de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, le clergé ivoirien et plusieurs autres entités qui appellent le président Ouattara à favoriser la libération de Simone Gbagbo et de tous les autres prisonniers pro-Gbagbo.
Eu égard à toutes ces insistances, le président de la République exhorte l’opinion publique à « laisser la justice faire son travail ». Il encourage cependant « la justice à prendre toutes les dispositions pour accélérer les jugements », car « il y’a une certaine impatience » quant à ces différents procès.
Notons qu’au terme de ces procès, le président Alassane Ouattara pourrait prendre une mesure de grâce présidentielle ou introduire une loi d’amnistie comme recommandé par l’Honorable Évariste Méambly.