Mercredi soir, le président togolais Faure Gnassingbé a présenté ses voeux de Nouvel An aux Togolais. Nouvelle occasion pour le Chef de l’État d’inviter l’opposition au dialogue afin de trouver une issue à la crise politique qui secoue le pays. Le pessimisme règne au sein de l’opposition quant à l’acceptation de cette nouvelle main tendue par Faure Gnassingbé.
Faure Gnassingbé, son dialogue de sourds avec l’opposition
Au Togo, le chef de l’État a lui-même réaffirmé mercredi sa volonté de dialoguer avec l’opposition afin de mettre fin à la crise politique qui dure depuis août 2017. « Le dialogue doit rester la voie privilégiée de résolution des désaccords entre les acteurs politiques », a-t-il déclaré lors de son discours de Nouvel An à la télévision nationale.
Pour Gnassingbé, il est temps de déposer la hache de guerre et de privilégier l’intérêt de la nation. « Je n’ai aucun doute qu’aujourd’hui encore, nous sommes capables d’explorer toutes les voies de la concertation et des échanges d’idées, de dépasser les griefs » a-t-il indiqué.
Cependant, cet appel au dialogue est loin d‘être le premier. En effet, le gouvernement togolais a multiplié ces dernières semaines les gestes d’apaisement en vue de permettre l’ouverture d’un dialogue avec les opposants, laquelle réclame son départ du pouvoir. Toutes ces tentatives se sont soldées par un échec, l’opposition étant restée campée sur sa position.
Début décembre 2017, le Premier ministre Komi Sélom Klassou avait prévu rencontrer le chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre et quelques partis politiques pour échanger sur la vision du dialogue initié par le président de la République. Jean-Pierre Fabre avait fait savoir qu’il ne se rendrait pas au palais du gouvernement comme beaucoup d’autres partis de l’opposition. Rejetant donc l’appel du gouvernement.
Après tous ces refus, et alors qu’il n’y a rien de nouveau dans l’offre de dialogue du président Faure Gnassingbé, il serait surprenant de voir l’opposition accepter la démarche proposée par le fils Gnassingbé Eyadema, ancien président du Togo du 5 février 2005 au 25 février 2005.
14 partis politiques coalisés troublent le sommeil de Faure Gnassingbé. Le Parlement souhaite soumettre au peuple un projet de révision de la Constitution qui prévoit une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Le problème, cette réforme n’est pas rétroactive, ce qui permettrait au président Gnassingbé, qui a succédé en 2005 à son père, au pouvoir 38 ans, de se représenter de nouveau.