Arrivé à la tête du Gabon le 30 août passé après avoir déposé Ali BONGO, le Président de la transition Brice OLIGUI NGUEMA fait feu de tout bois et ne ménage pas ses efforts pour engager les réformes et redresser la barre d’un pays qui partait à la dérive.
Brice Oligui Nguema ne fait pas de l’échec une option
Les espoirs de la population sont grands, les chantiers nombreux et les enjeux colossaux. Rien pourtant, ne semble pouvoir effrayer ou arrêter ce militaire de carrière pour qui, comme il le dit régulièrement en privé : « quelle que soit la matière, politique ou militaire, l’échec n’est pas une option ».
Retour sur les 100 premiers jours de présidence Brice Oligui Nguema, le nouvel homme fort du Gabon qui se caractérisent par la volonté d’un retour à l’ordre et à la justice.
Si la prise de pouvoir qui s’est déroulée sans effusion de sang a été accueillie plutôt favorablement par la population gabonaise, cela ne signifie pas pour autant que le mal qui ronge le pays n’est pas profond.
Dès lors, le Général Brice Oligui Nguema a entrepris de réformer le Gabon de fond en comble.
Le premier chantier auquel le Président de la transition s’est attaqué a été celui de restaurer la stabilité, la confiance et la concorde tant au niveau national que régional.
Ainsi, tenant sa promesse, des rencontres avec les acteurs de la société civile et politique se sont déroulées dans une atmosphère apaisée, les contacts avec les acteurs des institutions sous régionales ont été rapidement repris, et les relations avec les Chefs d’États voisins sont de nouveau cordiales.
Au Gabon, la décrispation de plus en plus concrète
Sur le plan intérieur, la promesse de permettre le retour des exilés politiques ou encore celle de libérer les prisonniers d’opinion a été tenue, renforçant ainsi l’idée selon laquelle le Président de la Transition « dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit ».
Un second chantier, toujours dans le but de restaurer la confiance, mais cette fois relatif aux finances de l’État, a été initié dès la prise de pouvoir de Brice Oligui Nguema.
De cette manière, le train de vie de l’État a été considérablement réduit, et si le chef de l’État a lui-même montré l’exemple en renonçant à son traitement de président de la Transition pour ne conserver que son traitement de commandant en chef de la Garde Républicaine, des mesures comme la réduction des effectifs du Haut-Commissariat de la République, la suppression des fonds politiques ou encore la réduction de moitié des indemnités de sessions parlementaires sont venues compléter cet effort.
En ce qui concerne les institutions, le chantier semble plus titanesque encore même si de nombreuses réformes ont été réalisées par décret comme par exemple, la mise en place du Sénat et de l’Assemblée Nationale de la Transition, celle de la cour constitutionnelle et du bureau du conseil économique et social de la Transition. D’autres sont en cours, comme l’élaboration d’une nouvelle constitution qui devrait être adoptée par référendum, l’élaboration d’un nouveau code pénal ainsi qu’un nouveau code électoral.
Dans cette refondation des institutions, les auxiliaires de l’État ne sont pas oubliés et l’importance de leur rôle dans la société se voit récompensé par une revalorisation de la rémunération, des chefs de canton, des chefs de regroupements de villages et des chefs de village.
Tout ceci dans un contexte de lutte contre la corruption, autre chantier engagé par le Général, matérialisé le 6 octobre dernier par une cérémonie de restitution placée sous la supervision du procureur général et du ministre de la Justice. C’est plus de 7,2 milliards de FCFA qui ont été rendus aux caisses de l’État, et plus de 144 véhicules « mal acquis » qui ont été saisis.
Le signal est fort et semble avoir été entendu puisque ceux qui se sont prêtés à ce genre de malversation font désormais la queue pour rendre ce qu’ils ont indûment perçu dans le but d’éviter la prison.
Si le Président de la Transition est réputé pour sa gentillesse, il n’en reste pas moins qu’il s’est montré impitoyable avec les fraudeurs.
Le Général au chevet des PME
C’est d’ailleurs en mettant fin à cette confiscation du bien commun par quelques-uns, qu’il compte poser la première pierre de son programme de développement économique, et cela, en commençant par réserver aux PME gabonaises les marchés publics inférieurs à 150 millions de FCFA.
Cette mesure saluée par le patronat gabonais permettra sans nul doute de dynamiser les entreprises gabonaises, qui trop souvent, faisaient face à la concurrence parfois déloyale des entreprises étrangères.
C’est ensuite la question de la dette, qu’elle soit intérieure ou extérieure qui a retenu l’attention du chef de l’État. En réactivant la task-force le 13 septembre 2023, les entreprises éligibles dont les créances étaient inférieures à 70 millions de FCFA ont été payées, de même que la somme de 31,2 milliards de FCFA représentant le capital de l’emprunt à l’épargne du 13 septembre 2019 et qui court jusqu’en 2024 a été remboursé dès le 24 octobre 2023.
Ces actions qui sont de nature à rassurer, les banques comme les bailleurs internationaux, ne passent pas inaperçues. Elles ouvrent la voie à une normalisation et un assainissement du budget de l’État à un moment où le Gabon a plus que jamais besoin de retrouver la confiance de ses partenaires internationaux.
De ce point de vue, le Sommet de la COP28 à Dubaï est tombé à pic, puisque cela a permis au Général Brice OLIGUI NGUEMA d’enchainer les rencontres bilatérales avec de nombreux chefs d’État et de Gouvernement, renforçant ainsi sa position sur la scène internationale.
Il semble donc que malgré les nombreux challenges auxquels le Gabon est confronté, le Président de la Transition a réussi le tour de force de conquérir la population gabonaise, de retrouver la confiance des partenaires économiques du pays, ainsi que celle d’une grande partie de la communauté internationale.
Pourvu que cela dure !